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Pok ta Pok ressuscite un sport maya et aztèque

Jeux vidéo d’ailleurs (5/6). Un jeu de balle précolombien conçu par une industrie de passionnés au Mexique.

Publié le 11 juillet 2015 à 20h08, modifié le 21 août 2015 à 11h25 Temps de Lecture 6 min.

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Dans Pok ta Pok, pas de Novak Djokovic, mais des athlètes préhispaniques.

Le premier joueur arrivé à huit points remporte la partie ; un point est marqué chaque fois que l’adversaire manque la balle, et trois si vous parvenez à la faire passer à travers l’un des arceaux attachés aux murs sur les côtés. Seul l’usage des coudes, des genoux, des hanches et des fesses est autorisé et, accessoirement, selon les règles officielles, le perdant est décapité en l’honneur des dieux.

Non, il ne s’agit pas d’une variante sanglante du squash, mais du pok ta pok, un jeu de balle mésoaméricain vieux d’environ trois mille cinq cents ans, pratiqué à titre commémoratif en Amérique centrale, et ressuscité, depuis fin 2012, en jeu vidéo sur iPhone, dans le bien-nommé Pok ta Pok : The Game of Life and Death.

« J’ai consacré toute ma vie à recréer ce jeu de balle pré-hispanique et j’étudie le sujet depuis des années », explique au Monde Roberto Rochin Naya, réalisateur du jeu au sein d’une boîte de production locale, Locomocion 3D, et auteur d’un documentaire sur le pok ta pok.

Du Mexique consommateur au Mexique producteur

« Beaucoup de studios font dans la “mexicamania”, ils veulent mettre du mexicain partout, comme une fierté nationale, observe Dorian Mastin, producteur français de jeux vidéo installé à Guadalajara (centre). C’est pour ça que beaucoup de ces jeux n’ont pas une dimension internationale et sont peu connus. »

Avec 18 000 téléchargements, Pok ta Pok a connu une carrière commerciale assez confidentielle, en partie dûe à ses graphismes rudimentaires et la sous-médiatisation du pok ta pok. Et même à l’échelle de l’industrie nationale, dans un pays où l’on sait apprécier les bons jeux, il est plutôt décrié pour la pauvreté de sa réalisation.

Mais d’autres se montrent plus prometteurs, comme Mulaka : Origin Tribes, un projet consacré à une peuplade indigène, ou ont réussi leur carrière commerciale, comme l’application Ay Metro !, consacrée à la survie quotidienne dans le métro de la ville de Mexico, et surtout Taco Master, un jeu de cuisine loufoque, téléchargé près de 5 millions de fois.

« L’industrie mexicaine est encore très immature, beaucoup d’indépendants, d’armées de deux hommes occupés à faire des petits jeux. Et puis de temps en temps, un titre sympa apparaît », observe Stéphanie Prodanovich, ex-productrice de jeux au sein du studio mexicain Elevator Games, aujourd’hui chargée de l’AppStore pour les pays hispanophones.

Le

Fierté nationale

Le premier jeu mexicain, Anthropos : El Principio, en 2001, s’inscrit pourtant dans un univers de science-fiction encore relativement générique. Mais, faute d’accès au réseau de distribution international, il reste méconnu en dehors du Mexique.

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